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La diplomatie populaire revue et corrigée par 3 députés

Rim Mahjoub, présidente du bloc d’Afek Tounes à l’ARP, la députée Khaoula Ben Aïcha du bloc El Horra et Samia Abbou députée du bloc démocratique étaient aujourd’hui, jeudi 23 février 2017 les invités de Midi Show.


Khaoula Ben Aïcha a exprimé son étonnement de la rapidité de la réaction de la présidence de la République concernant la rencontre entre Mohsen Marzouk et Khalifa Haftar. "Je ne crois pas que le président de la République soit derrière la publication de ce communiqué. Mohsen Marzouk doit rencontrer le président de la République demain et j’espère que la présidence de la République ne dira pas qu’il a attaqué le palais de Carthage pour rencontrer le président.La délégation de Machrou Tounes est partie de Tunis et elle est rentrée en Tunisie directement. Pour nous, le problème se pose lorsque les partis prennent la place de l’Etat et signent même des accords commerciaux. Un député a signé un accord au nom de la Tunisie autour des échanges commerciaux avec la Libye", a fait savoir Khaoula Ben Aïcha.


De son côté, Samia Abbou a noté que la diplomatie populaire est un nouveau concept  où tout le monde fait tout et rien en même temps. "La politique externe de la Tunisie fait partie des missions du président de la République et du ministre des Affaires étrangères. Au moins cette rencontre n’a pas eu lieu secrètement car il y a des rencontres non annoncées".


Rim Mahjoub a estimé que tous les partis ont le droit de faire des contacts avec des parties étrangères mais dans le cas de la Tunisie et son initiative, les rencontres doivent avoir lieu en parfaite coordination avec le ministère des Affaires étrangères et la présidence de la République. 


Développement régional


La député Rim Mahjoub a indiqué que 23 délégations ont été écartées du code de développement régional. Les gouvernements successifs n’ont pas réussi à résoudre le problème de disparité régionale. "L’Etat a décidé de construire des autoroutes pour améliorer les déplacements. Une nouvelle division a été faite durant l’ère du gouvernement Essid concernant les régions prioritaires parmi les 264 délégations. Des taux ont été présentés selon les besoins, mais le 31 décembre 2016, un conseil des ministres a reculé et il a refusé son application. Nous nous sommes retrouvés avec le plan de développement de Ben Ali réalisé en 1994".


La député Samia Abbou a noté que même avec un plan de développement, le problème de disparités régionales ne sera pas résolu du jour au lendemain. "Même en comptant sur le projet du gouvernement, les investisseurs ne vont pas partir dans les régions. Ce genre de programme a échoué et les chiffres officiels ont prouvé ceci. Nous accordons des avantages à des investisseurs qui n’ont pas opté pour l’investissement dans les régions. Malheureusement, l’Etat a jeté la balle dans le camp des investisseurs privés sans jouer son rôle. L’infrastructure, la sécurité et les conditions de vie nécessaires pour assurer le développement régional n’existent pas", a-t-elle expliqué.


Sondages d’opinion


Khaoula Ben Aïcha  a noté que son bloc doit déposer un projet de loi organisant les sondages. "Ce secteur n’est pas organisé et nous ne savons pas comment fonctionnent les sondages publiés. Nous voulons mettre en place des normes conformes aux règles internationales et au principe de transparence. Cette proposition n’a rien à voir avec les derniers résultats des sondages et qui ont classé Mohsen Marzouk dans les dernières places".


Samia Abbou a jugé que le fait de présenter des projets de loi est un signe de bonne santé. "Les sondages d’opinion peuvent servir la démocratie comme ils peuvent servir les intérêts de la dictature. Il faut organiser les sondages car nous n’avons pas confiance dans les résultats des sondages et des instituts qui réalisent ce genre de travail. Nous faisons face à des risques de surfer sur des bulles d’air. Par exemple, Nidaa Tounes est encore en tête alors qu’il n’a plus le poids qu’en lui donne. Les sondages d’opinion peuvent diriger l’opinion publique".


Rim Mahjoub a noté de son côté que certains partis qui n’ont pas été créés se trouvent déjà à la tête du classement des sondages et ceci n’est pas normal, a-t-elle estimé.